On cherche l'amour et on tombe sur un ami! quoique... [PV Kelyann]

Pas de cours le samedi. Le paradis des professeurs ! Il faut bien se le dire, entre nous ! Les cours si c'est la mort pour les élèves pour les professeurs ce l'est autant. La plus part des élèves sont ininteressants. Sautes d'humeurs, pleurnicheries et mauvais caractères, adieux jusqu'à Lundi !

Il ne faisait pas trop mauvais et, faisant un redoutable effort d'estétisme, je me suis habillée pour une sortie en foret. L'océan terrestre est encore vaste et j'ai encore toutes mes chances de faire une rencontre agréable ! Après tout a 20 ans ya que ma mère pour croire que je vais bosser d'arrache pied 24H/24 et 7/7 jours pour un salaire qui, honnetement, ne me permet pas de faire assez les boutiques. Et encore ! S'il y en avait des boutiques ici ! Mais pas d'Etam, pas de Pimkie, pas de cache-cache et pas d'H&M. Rien !

Une balade va me faire le plus grand bien. J'ai appris l'existance d'une petite foret et je me suis dite presque du tac au tac que j'allais aller voir ce que s'était que ce bout de terre. J'ai toujours aimé les grands espaces verts, calme. Dans un sens ils m'appaisent et je n'ose pas imaginer ni ma vie ni la terre sans ces forets.

Quoi qu'il en soit je suis plus équipée a aller a une première rencontre qu'a une balade. Jeans bleu clair, un t'shirt décloté, un peu trop d'ailleurs, il ne faut pas que je me penche mais ce n'est pas dans mes intentions actuelles, ma petite veste sombre. Un peu de maquillage. Mon dieu depuis quand je n'ai pas mit de rouge a lèvres ? J'ai l'impression que ça fait des siècles. Un dernier coup d'oeil dans la glasse. Je suis prete.

Mon sac a main et me voilà en route, les talons aiguilles, la veste. Je me sens prete a rencontrer l'amour ! Enfin.. l'amour... visiblement ce n'est pas pour maintenant...

13H24 :

décidément, meme pas un mec sympa dans tout cet idiot de village. Je vais finir vieille fille... vieille fille avec des chats, dans tout l'appartement. Mon moral est retombé comme un souflet a la cuisson. J'arrive quand meme a bon port. Je vais rester là un peu. C'est si calme, si tranquille. A croire que le temps et les problèmes se sont arretés a la lisière du bois. Je m'assois dans l'herbe humide, de toute façon le grand amour c'est plus pour aujourd'hui.

Le soleil entre les branches et les feuilles percent a peine. C'est agréable, ce parfum d'herbe humide, le parfum de la nature, de la liberté. Mettant mes mains derrière ma tete je me laisse tomber en arrière. De toute façon je suis toute seule, par conséquent on ne peut pas me reprocher que parce que j'ai 20 ans je n'ai plus le droit d'etre simplement allongée dans l'herbe comme quand j'en avais 18.

le ciel est bleu et gris. C'est reposant. Je met mon sac sous ma tete et m'accorde un moment de répis. Entre les cours et mes problèmes personnels je le mérite bien je crois... et toujours lui... je n'ai pas encore trouver de solution au problème. J'aimerais faire comme s'il n'existait pas parfois et je m'en tire très bien mais dès que je croise un mirroir je replonge la tete la première !

C'est vrai je n'ai jamais plus parlé de lui depuis mon enfance, depuis que les autres ont crut que j'avais trop d'imagination et meme que j'étais schizo... pourtant il faudrait bien que je trouve une solution. Depuis le temps qu'il m'attend, il sera soit très heureux, soit hors de lui, mais dans le mirroir il est toujours neutre.

Mes yeux se ferment peu a peu. C'est bien aussi de ne pas entendre d'enfants qui hurlent en permanence, de ne pas avoir toute les fumées noires et toxiques des voitures en ville, pas de claxons, pas de personnes grossières. Juste la tranquillité et moi.

Un dernier coup d'oeil a ma montre. 13H31 j'ai largement le temps de profiter de cette après midi ici. Les gens n'ont pas besoin de moi le samedi après midi. Je somnole, le vent frais me poussant a dormir. Puis soudain un bruit. Je me redresse, scrute les environs du regard. Un autre et je sursaute. Qu'est ce que s'est ? Instinctivement je me relève et attrape ma bombe au poivre que je foure dans la poche de ma veste, j'attrape mon sac, fouillant dans les buissons et entre les troncs a la recherche d'une personne, d'un animal. La raison de ses bruits étranges.

- qui est la ?!

Ma vieille bravo pour ton originalité ! Pourquoi toutes les femmes qui se sentent menacées ont toutes des questions du style « ya quelqu'un ? ; qui est la ? » D'autant plus qu'il est rare d'une part que quelqu'un reponde et d'autre part qu'on réponde « j'suis un serial killer, j'viens te tuer ! »

Aujourd'hui, il fait beau. C'est rare, alors je fais en profiter. Par contre il fait encore froid, Kily est avec ses nouveaux amis, je me réjouis qu'il en ai. C'est bien pour lui. J'en suis très heureux. Enfin, nous sommes au réfectoire, nous sommes samedi, journée libre. Ou presque. Mais il fait beau, je ne veux pas rester enfermé à l'intérieur. J'embrasse le crâne de mon frère tandis que je rapporte mon plateau, le laissant avec ses camarades. Il est serein, tant mieux.

Je vais vite dans ma chambre prendre ma grosse doudoune, je veux sortir mais pas attraper froid. Je dois veiller sur mon frère, ce n'est pas pour être malade. En plus ma doudoune elle est bien, elle a un col en fosse fourrure, très épais. Du coup c'est tout doux. Moi j'aime bien. Et puis il est ample. Mais c'est stylé. Enfin, je me comprends. Ça ne fait pas manteau de pédophile quoi. Mais ce n'est pas non plus un truc de fille trop serré. C'est juste parfait disons. De toutes manières, je ne ferme pas mon manteau, mais le contact du duvet est très agréable.

Je sors donc de l'orphelinat et tremble de froid. Oui, le vent est glacial. Je déteste ce vent, il est juste horrible. Direction la forêt. J'y serais à l'abri. Par contre, je n'ai pas pris mon baladeur, c'est bien dommage. Ça m'aurait divertit le temps d'y arriver, parce qu'il y a quand même une sacrée marche jusque là bas.

Enfin le calme de la forêt ! Enfin ! Les oiseaux sont là, les petites bestioles aussi telles les musaraignes, les souris. Et je jurerais avoir aperçu la queue d'un renard là bas. Il doit y avoir plein de lapin par ici. Ça doit être une bonne expérience de rester ici, longtemps, très longtemps, immobile. Et petit à petit, les animaux s'habituent à ta présence et se rapproche, de plus en plus. J'aimerais bien voir si j'arrive à ressentir ce que sentent les animaux. J'étends donc mon don vers eux, mais je ne reçois rien en retour. Peut être qu'avec un peu d’entraînement j'y arriverais.

Des branches craquent sous mes pas. En même temps, il n'y a pas de chasseur ici, je ne risque pas de me faire tuer. Et je suis seul, je ne vois pas pourquoi je prendrais des précautions. Je ne suis pas en entrainement, je suis juste en balade. Donc je marche un peu comme je veux.

- Qui est là ?!

Peur. Inquiétude. Non mais sérieux. Nous sommes à Little Angleton ! Cette femme croit qu'il va lui arriver quoi ? Ça me désespère. Je décide de la faire flipper un peu. Je laisse ses sentiments me guider vers elle. J'arrive dans une petite clairière, elle ne me voit pas. Sa silhouette me dit quelque chose, mais je m'en fiche. Elle est juste blasante.

- Bou.

Mon visage est neutre, blasé plutôt. Elle est désespérante à être sur ses gardes comme ça. Enfin, j’espère bien lui faire peur.

D’un geste vif je sors ma bombe de ma poche et la dirige vers le visage de l’inconnu. Tout juste le temps de me rendre compte que ce n’est que l’un des élèves du Mystery avant d’appuyer. Il a eu de la chance.

Il aurait pu pleurer pendant une bonne heure au minimum avec un jet dans les yeux.
- Tu ne devrais pas jouer à faire peur aux gens.Non, je ne le disputerais pas plus. C’est samedi et je voudrais encore profiter un peu de mon après-midi avant de devoir retourner à mes fonctions de professeur barbante qui fait chier ses élèves. Ils me le rendent bien en retour !
Lui n’a pas conscience du danger. Ça se voit toute suite

Reste calme c’est samedi

- Allez sauves toi avant que je ne me fâche.Je lui laisse une dernière chance d’en rester là. Je n’ai vraiment pas envie de lui claquer un avertissement, ni de me taper de la paperasse tout mon dimanche.

Au moins on a eu la chance d’être tous les deux dans le même camp. Il n’aurait manqué que ça. Un élève qui se fait chopper par un sorcier noir. Ou alors ça aurait pu être ma fête.

Reste calme c’est samedi

- Non attends ! Et merde. Maintenant que j’y ai pensé c’est trop tard je ne peux pas le laisser repartir gambader en forêt tout seul

- Je viens avec toi.

Bah oui. De toute façon je ne pourrais pas me recoucher l’esprit tranquille. Autant que je m’assure qu’il rentrera en un seul morceau.

Et voilà, Messieurs dames, comment je me retrouve a travailler également le samedi après-midi.

Je range ma bombe au fond de ma poche et le suit tranquillement. L'amour sera un autre jour et le repos devra lui aussi attendre.